29.5.10

Vendredi 16 Avril 2010 - L'Après-Match, Rimouski (Qc)


On se réveille doucement, tous à des heures différentes en fonction de la manière dont nous avons digéré le décalage horaire, mais nous avons tous un point commun : un léger mal de tête implanté au fond des neurones par la première fiesta sur les terres d'Amérique du Nord. Nous sommes chez Julie et Rafaelle qui seront nos hôtes pour pas mal de nos nuits à Montréal. Encore un gros merci pour l'accueil.
Dick n'est pas parmis nous au réveil, il a réussi à découcher dès le premier sort pour passer la nuit avec ...? Le mystère restera entier !
Dans tous les cas, il n'y rien de tel pour souder un groupe. Je commence à comprendre l'intérêt des week-ends d'intégration et ce genre de conneries d'étudiants.
La bande de jeunes que fréquente les Brixton Robbers est vraiment sympathique, on rencontre donc plein de monde très gentil dès le premier soir, le reste de la tournée s'annonce sous les meilleurs hospices. Comme dirait Diam's, spécial big up à Jépéto, Sophie, Raf, Julie, Stéphanie et toute l'équipe.
L'aventure commence véritablement ici. On récupère tout le monde, le gros camion des Brixtons, et on file a leur local pour charger tous le matos de la tournée.
Nous avons 6heures de route pour joindre Rimouski à l'autre bout du Québec. La route longe le St Laurent. Les paysages sont impressionnant, le dépaysement est donc au rendez-vous.
Ca fait tout de même bizarre de s'attarder un peu sur la signalétique aux bords des routes. Ici, des " Attention, traversée scooters des neiges" sont représentés sur les panneaux. Il y a encore plein de restes de neige, alors que nous sommes mi-avril. Oui alors je sais, que je m'enthousiaste pour pas grand chose mais tout de même.
On finit par arriver dans la douce ville de Rimouski. Ici, l'accent est encore plus improbable qu'ailleurs.
En bon petit fils de paysan du Tarn, je ne comprend vraiment pas grand chose lors des conversations avec les autochtones. Ainsi, dans le petit boui-boui local, je me retrouve face à un plat géant de poutine, alors que je pensais avoir commander "da smallest size". On a du mal se comprendre...
C'est Guilhem, qui organise régulièrement des concerts dans sa ville qui nous accueille. Il est jeune, et organise des concerts depuis l'âge de 16ans. Chapeau jeune homme, à ton âge je pensais encore que NOFX étaient suédois...Le bar est plutôt cool, ambiance un peu cheapos, mais sympathique. Till est tout de suite chez lui. Il connaît les gens, les endroits, les habitudes ; le roadie de luxe parfait. Le temps de chercher les toilettes, et le jeune homme à déjà monter le stand de merchandising. Impressionnant.
Hate It Too attaque la soirée. C'est jeune et bon esprit, je suis pas trop attentif. J'attend juste que c'est pas trop trop carré. Le concert semble long, et le fait que je sois vraiment claqué n'arrange rien au fait que je m'ennuie..
The Filthy Streakers est le groupe de Guilhem, et c'est vraiment mieux que le band précédent. Ska punk, façon 90's. La encore, on entend la folie de la jeunesse qui se manifeste sur quelques passages à coté de la plaque, mais ça le fait bien. Reprise de "Dear Sergio" de Catch 22, je puise dans mes dernières ressources pour bouger un peu le derrière, et c'est notre tour.

De toute évidence, le jetlag nous a fait mal. On est tous un peu au bout du rouleau, et ça s'en ressent lors du concert. On fait le set tranquille, en savourant le moment. Merde alors, on joue nos morceaux de l'autre coté de l'atlantique. C'est dingue.
Et puis nos copains de Brixton Robbers montent sur scène. Bonne fougue, bonne attitude, bon humour, bonnes chansons, et gros charisme. Tout ceci s'annonce sous les meilleurs hospices.
On tombe de fatigue sur la fin de la soirée. Ce n'est absolument pas le cas de Mr Nick, que nous appellons désormais affectueusement Nicolas Chibrolo (Vous le trouverez facilement sur facebook maintenant), qui tient une belle ébriété. On finit chez Guilhem où prend tout de même le soin de montrer aux américains que nous aussi on sait jouer au beerpong. A demain!

1.5.10

Jeudi 15 Avril 2010 - Le voyage


Et bien nous y sommes. Le grand jour du départ. Si tu m'avais dit, il y a 10 ans que j'aurais pris l'avion avec mes copains pour aller faire des spectacles avec mon orchestre de punk rock de l'autre coté de l'atlantique, j'aurais signé de suite. Peut être même que j'aurais foutu l'encre en l'air, et que j'aurais signé avec mon sang pour m'assurer de l'authenticité du papelard.
Toujours est-il que nous y sommes ce matin du 15 Avril à l'aéroport Toulouse Blagnac.
Excités comme un sac de puces, on se présente frais et pimpants au guichet de la compagnie qui doit nous amener à Montréal.
-L'hôtesse : " Ah non, vous ne pouvez pas décoller, il y a un volcan en éruption en Ecosse, tous le nord de l'Europe est bloquée par la fumée."
Alors celle là, on a du mal à la croire. Mais en même temps, la malchance, la guigne, la lose et bien c'est pas mal notre truc. Je commence même à me demander, si mère nature en personne en a pas un peu après nous.
Le camion inondé à Rive de Giers en banlieue stéphanoise l'année dernière, les improbables chutes de neige cet hiver qui nous font raté le festival Guerilla Asso à Hazebrouck, mes histoires de mâchoires en mousse... C'était déjà pas mal. Mais alors le volcan qui gronde tous les 200 ans et qui attend notre départ pour sortir de ses gonds. Banco.
Au final, c'est un volcan Islandais qui met un peu la pagaille en Europe et remet en question tous les transports aériens. C'est tout de même rigolo et assez plaisant de voir la nature reprendre ses droits. Surtout qu'après une heure d'attente sur le sol Toulousain, on arrive à monter dans un avion qui fera escale par Paris ( et pas Londres) et nous emmenera directement à Montréal.
A l'aéroport, on croise même Alain Giresse l'ex-star du football français. On en profite pour lui demander un autographe pour notre copain Damien qui habite désormais au Québec.
Une fois partis, on apprend que désormais plus aucun avion ne décolle de Paris, ni du reste de l'Europe du Nord. Un peu de chance enfin !

Nous sommes tous les 4 dispersés dans l'avion. Les 7 heures de trajets vont être bien longues.
De mon coté, je me retrouve assis d'un certain Balbino. 68 ans, portugais, marié depuis 20 ans à une Québecoise. Le vieil homme est très sympathique, mais ne s'arrête jamais de parler. Incroyable. Le problème majeur dans notre relation verbale vient du fait, que le monsieur parle français avec un fort accès québecois, mélangé à un fort accent portugais. Je tiens la première heure à me concentrant beaucoup. Ses voyages, sa femme, son travail, j'ai droit à toute sa vie...
Altitude et alcool gratos aidant, je ne comprends absolument rien sur la deuxième heure de son monologue. Je me contente de quelques hochements de tête avec sourires, l'histoire de ponctuer un peu son récit. Au final, j'ai l'impression que mon héros du jour, a eu une existence plutôt cool, et que ce n'est pas prêt de s'arrêter. 6 mois au portugal l'hiver, 6 mois à Montréal l'été avec sa blonde, il organise sa retraite de la plus belle des manières.
Une fois sur le tarmac, c'est partit pour la grande aventure de l'immigration.
On a tous en mémoire les mésaventures de Guerilla Poubelle il y a quelques années de ça, donc nous sommes un peu flippés à l'idée de rentrer sur le territoire canadien sans contrat de travail.
Voilà donc tout le problème, pour jouer au canada avec ton groupe, il faut un contrat de travail. Sinon tu exerces une activité illégale. Mato, Jules et ma pomme passons sans encombres. C'est incroyable toutes les questions qui peuvent nous poser. Les raisons de votre voyage? L'endroit où on loge? Nos revenus financiers?
Dick de son coté, arrive sans avoir trop préparer son entretien, et se fait un peu malmené par le douanier, il n'est guère convaincant dans son discours, il passera donc par la case immigration !
Mato et Jules passe le dernier barrage douanier à la sortie de l'aéroport tandis que j'attend mon pote dans un état de stress avancé.
Une heure plus tard, le jeune homme nous revient livide de son entrevue. C'était moins 1 pour le vol retour direct !
Dernier poste douanier pour nous deux. Et hop, deuxième état de stress avancé. Ca commence a mouiller dans le calebard. Le douanier regarde la guitare, l'ouvre, et tombe sur une setlist...Grillé!
Le mec s'énerve, et a compris que l'on mentait. On balance tout, nom du groupe, les dates... A jouer la sincérité, le mec est plutôt cool et nous laisse passer. Par contre, si quelqu'un des services de l'immigration se pointe au concert, nous serons bannis du Canada pour 15ans. On ne plaisante pas.
Dehors, on retrouve notre copain Till (GxP, Guerilla Asso, M.A.G, Maladroit...) qui sera notre roadie pour cette tournée. Excusez un peu le roadie de luxe !!!
Dick désormais, nous l'appellerons Youssouf. Pas question qu'il s'en sorte comme ça.
Matt et Marc-André des Brixton Robbers passe nous récupérer avec leur gros camion, et c'est parti pour Montréal. Poutine et bière pour l'accueil, match de hockey, et nous sommes direct plongés dans l'ambiance.On fait une grosse fiesta pour le premier soir, c'est l'anniversaire de Joachim (road manager des Vulgaires Machins), on se couche à 6h du mat heure locale(pour nous il est 13h en france)!
A demain !